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Netflix vise le zéro-émissions d’ici la fin 2022

13 Avr 2021

Par Todd Spangler, retrouvez l’article original sur variety.com

Netflix dit viser le niveau zéro émissions de gaz  à effet de serre d’ici la fin de l’année 2022 grâce à ses efforts pour programmer des productions ciné et TV plus écologiques.

Le projet « Net Zero + Nature » a été présenté mardi dans son blog par Emma Stewart, PhD, la première responsable du développement durable recrutée à l’automne dernier. « Chez Netflix, nous voulons distraire le monde », a-t-elle écrit, « mais cela nécessite d’avoir un monde habitable à distraire. »

Netflix estime que ses émissions de gaz à effet de serre étaient de 1.13 millions de tonnes en 2020, une légère baisse de 1.31 millions de tonnes l’année précédente (principalement à cause des retards de productions pendant la pandémie de COVID-19). Environ 50 % des émissions étaient générées par la production physique de films et séries par Netflix, y compris les productions de tiers produits sous licence. 45 % étaient dues aux opérations du siège (ex. les bureaux) et les achats (ex. les dépenses marketing) et les derniers 5 % venaient des fournisseurs d’espace dans le cloud, tels qu’Amazon Web Services et le réseau de livraison de contenus de Netflix, « Open Connect ».

L’approche « Net Zero + Nature » de Netflix comporte trois phases : la réduction des émissions carbone, respectant le but de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C ; l’investissement dans des projets qui empêchent le carbone d’entrer dans l’atmosphère et l’investissement dans des projets qui ôtent le carbone. (Netflix prétend que son ambition d’atteindre le zéro émissions nettes est à un niveau plus élevé que la « neutralité carbone », qui ne demande pas une réduction des émissions de gaz à effet de serre.)

D’ici 2030, Netflix prévoit de réduire ses émissions de gaz à effet de serre directs et indirects (émissions Scope 1 et Scope 2) de 45 %, en accord avec les recommandations de la Science Based Targets Initiative, un partenariat qui rassemble la CDP, le Global Compact des Nations Unies, l’Institut des Ressources Mondiales (WRI) et la WWF (Fonds Global pour la Nature).

Dans le court terme, Netflix investit la plupart de ses efforts dans la réduction des émissions par les productions cinéma et TV à travers des pratiques qui – la plateforme l’espère – influencera l’industrie en général. Certaines de ces stratégies nécessitent l’utilisation d’équipes locales, évitant ainsi l’acheminement d’équipes internationales par avion, de véhicules électriques au lieu de véhicules à essence ou diésel ; de davantage d’éclairages par LED  ainsi qu’une réduction du nombre de groupes électrogènes fonctionnant au diesel sur les tournages.

Stewart a cité deux exemples parmi les efforts de Netflix pour « décarboniser par l’investissement » : le projet Lightning Creek dans l’Orégon, qui vise la préservation de la plus grande prairie de graminées et le projet REDD Kasigau Corridor au Kenya pour protéger la forêt sèche de la région.

On remarquera que Netflix a omis de son évaluation les gaz à effet de serre générés par les appareils utilisés par plus de 200 membres à travers le monde pour accéder à Netflix ainsi que les installations utilisées par les ISP pour la livraison du contenu en streaming. Stewart explique que c’est parce que ce sont les « fournisseurs internet et les fabricants d’appareils qui contrôlent la conception et la fabrication des leurs équipements qui rendent compte, logiquement, de ces émissions eux-mêmes. »

Ceci dit, Netflix a rejoint un effort de recherche – « DIMPACT » – afin de trouver un consensus pour mesurer l’impact carbone du streaming et d’autres utilisations d’internet. Ce projet est chapeauté par l’Université de Bristol, où les chercheurs ont construit un outil de calcul – utilisé pour valider l’évaluation de Netflix – ayant conclu qu’une heure de streaming en 2020 aurait produit bien moins de 100 g d’équivalent dioxyde de carbone (similaire à la conduite d’une voiture à essence sur 500 mètres).

« Avec une meilleure compréhension des émissions de gaz à effet de serre résultant du streaming, nos industries sont en mesure de mieux les réduire, » écrit Stewart.

Stewart a également vanté la capacité de Netflix de mettre en avant le développement durable dans ses productions originales. Quelques 100 millions de foyers ont regardé « Notre Planète », une série de documentaires avec narration par David Attenborough, depuis sa sortie en avril 2019. Elle a aussi cité en exemple le long-métrage nature, « Mon Professeur Pieuvre », qui a reçu une nomination aux Oscars 2021. « La stratégie de développement durable de Netflix nous fait très plaisir, a déclaré Christiana Figueres, co-architecte des Accords de Paris des Nations Unies et co-fondatrice de « Global Optimism ». « Nous sommes très heureux de voir Netflix appliquer les mêmes changements positifs au développement durable que ceux appliqués dans leurs affaires, relevant leur ambition d’atteindre un but de zéro émissions dans le court terme et d’exploiter leur super-pouvoir de conter des histoires pour éduquer et distraire les citoyens. »

Netflix a consulté plus de 60 experts pour définir sa stratégie de développement durable, selon Stewart. La société a rejoint le consortium de sociétés « America is All In », dont le but est l’exécution de l’Accord de Paris en limitant le réchauffement planétaire à 1,5°C, et Ambition Business pour 1,5°C des Nations Unies.

De plus, Netflix a monté un groupe de conseillers sur les questions de l’environnement et du développement durable. Parmi ses membres, on trouve le Dr. Johan Rockström, directeur de l’Institut Potsdam pour la Recherche d’Impact sur le Climat ; Christiana Figueres et Tom Rivett-Carnac, co-architectes des Accords de Paris et fondateurs de Global Optimism ; Dr. Katharine Hayhoe, chef scientifique de Nature Conservancy ; Kelly Kizzier, vice-présidente de Global Climate et de l’Environmental Defense Fund; Derik Broekhoff, chef scientifique de l’Institut de l’Environnement à Stockholm ; Marcene Mitchell de SVP Climate, et Tim Juiliani, du départment Engagement de la WWF ; et Xiye Bastida, jeune activiste et lauréate du prix Esprit des Nations Unies 2018. 

Stewart a rejoint Netflix en octobre 2020, après avoir été conseillère en tant que directrice de la société de consultants high-tech, ENGIE Impact. Avant cela, elle était directrice de l’efficacité urbaine et l’effort climatique au bureau d’études World Resources Institute, et chargée des solutions de développement durables chez Autodesk où elle faisait partie d’une équipe ayant développé la première méthodologie mondiale pour le ciblage à base scientifique. 

Afin de promouvoir son Net Zero + Nature, Netflix a fait une compilation d’extraits de productions originales qui se concentrent sur les thèmes de l’environnement et le développement durable :

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