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Autograph, l’outil de référence pour le compositing, le motion design et les VFX serait-il français ?
François Grassard est présent depuis plus d’un quart de siècle sur la scène française du motion design et des effets visuels. Digne professionnel issu des bancs de la célèbre école ATI de l’université Paris 8, il associe des compétences affirmées dans la conception visuelle et des connaissances technologiques de haut niveau. Après de très riches expériences tant artistiques que techniques, il s’est attaqué avec son associé dans une aventure osée : le développement d’un logiciel en confrontation aux références du secteur. Nous le recevons pour une présentation d’Autograph, dont une version majeure vient de paraître.
Peux-tu nous présenter les équipes à l’origine d’Autograph ?
François Grassard : Alexandre Gauthier-Foichat et moi-même avons créé la société Left Angle et le logiciel Autograph, parce que nous pensions que des fonctionnalités novatrices restaient à proposer dans le monde des logiciels dédiés au motion design et aux effets visuels (VFX), et que les solutions existantes étaient vieillissantes et peu adaptées aux workflows actuels. En termes de performances, ces outils sous-exploitent la puissance brute des stations de travail modernes. Alexandre vient d’une des divisions principales dédiées à l’image du laboratoire de recherche l’INRIA à Grenoble. Nous avons entamé notre collaboration sur un précédent projet de logiciel nodal open source. Même si nous avons entièrement repris le développement d’Autograph de zéro, ce logiciel nous a permis de bénéficier de nombreux retours des utilisateurs. Ce fut un très bon moyen de tester de nombreuses choses et cela nous a permis d’identifier les points gênants des solutions actuelles, les optimisations et développements possibles, adaptés aux machines modernes. Épaulé par la région Isère et notamment Minalogic, le pôle de la transformation numérique en Auvergne, nous avons participé à des concours comme i-Lab et i-Nov et les avons tous gagnés. Cela nous a permis de financer la structure et les salaires, d’embaucher et de développer le logiciel. Left Angle a été créé en 2019, juste au début du confinement. La première version officielle d’Autograph est sortie en janvier 2023 après un programme Bêta. Nous murissons le projet depuis huit ans, mais nous avons vraiment commencé le développement à la naissance de la société. Nous sommes un peu moins d’une dizaine de personnes.
Autograph c’est quoi ?
F. G. : La première version du logiciel Autograph étant sortie depuis un peu plus d’un an, nous avons recueilli de nombreux retours qui nous ont permis d’entreprendre des ajustements conséquents, notamment dans la nouvelle méthode d’animation des objets. Notre outil est layer based (conçu autour de la manipulation de calques) et propose un nouveau système d’animation par trajectoire très proche des outils de motion design existants. Nous avons également une orientation VFX affirmée grâce à notre pipeline 32 bits par couche linéaire très précis et techniquement beaucoup plus proche du logiciel Nuke de l’éditeur The Foundry, que d’Adobe After Effects. Un journaliste allemand avait résumé Autograph ainsi : «c’est comme si Nuke et After Effects avaient eu un enfant.»
Autograph c’est quoi ?
F. G. : La première version du logiciel Autograph étant sortie depuis un peu plus d’un an, nous avons recueilli de nombreux retours qui nous ont permis d’entreprendre des ajustements conséquents, notamment dans la nouvelle méthode d’animation des objets. Notre outil est layer based (conçu autour de la manipulation de calques) et propose un nouveau système d’animation par trajectoire très proche des outils de motion design existants. Nous avons également une orientation VFX affirmée grâce à notre pipeline 32 bits par couche linéaire très précis et techniquement beaucoup plus proche du logiciel Nuke de l’éditeur The Foundry, que d’Adobe After Effects. Un journaliste allemand avait résumé Autograph ainsi : «c’est comme si Nuke et After Effects avaient eu un enfant.»
À quel public le logiciel s’adresse-t-il ?
F. G. : Nous ne proposons pas un outil simplifié comme Canva, notre public est plutôt celui qui utilise les outils After Effects pour le motion design et Nuke pour les VFX. Nous offrons un système de packages et de templates pour que des créatifs ou des communicants puissent décliner des projets simples d’utilisation à partir d’un panneau de contrôle qui leur donne accès à certains paramètres d’une composition. Cette dernière a été préparée par un artiste motion désigner expérimenté.
Nous avons pour but le développement d’un système de templates facilement exploitables par les utilisateurs, notamment via l’interopérabilité avec des logiciels existants de montage. Nous préparons des annonces sur ce sujet. Autograph permet également la création de packages de transitions entre un plan et le suivant. Nous souhaitons développer un système de templates complètement utilisables hors Autograph pour une intégration à des pipelines audiovisuels. Une licence Autograph « render only » permet de cibler un fichier unique et encrypté, nommé Package, contenant le projet et ses médias pour la génération de rendus. Ces derniers peuvent alors être contrôlés par un site web ou le panneau d’un outil dédié d’une chaîne de télévision. Il est ainsi possible de changer n’importe quel paramètre du projet, comme les noms ou visuels d’équipes sportives via une textbox et de lancer le rendu automatiquement ou via un simple bouton. Nous souhaitons offrir aux agences un outil leur permettant de déployer la solution de templating sans prestataires extérieurs. Le logiciel est alors contrôlé via une connexion à des données extérieures. Nous voulons permettre aux agences d’être totalement indépendantes.
Quelles fonctionnalités 3D prenez-vous en charge ?
F. G. : Autograph propose un système d’animation complet pour le motion design à partir d’images clés ou de manière procédurale à l’aide de nombreux générateurs (rebonds, vibrations diverses, etc). Les keyframes et les expressions ne sont pas les seules méthodes d’animation. De nombreux effets (nommés modifieurs) permettent de styliser des images. L’ensemble de ces outils d’animation est disponible pour la 2D et la 3D, Autograph pouvant produire les éléments 3D et 2D simultanément grâce à un renderer 3D complet qui génère à la volée des images sur lesquelles on peut faire du compositing. Dans l’autre sens, des compositions 2D peuvent être utilisées comme textures pour des modèles 3D…
Quelles fonctionnalités 3D prenez-vous en charge ?
F. G. : Autograph propose un système d’animation complet pour le motion design à partir d’images clés ou de manière procédurale à l’aide de nombreux générateurs (rebonds, vibrations diverses, etc). Les keyframes et les expressions ne sont pas les seules méthodes d’animation. De nombreux effets (nommés modifieurs) permettent de styliser des images. L’ensemble de ces outils d’animation est disponible pour la 2D et la 3D, Autograph pouvant produire les éléments 3D et 2D simultanément grâce à un renderer 3D complet qui génère à la volée des images sur lesquelles on peut faire du compositing. Dans l’autre sens, des compositions 2D peuvent être utilisées comme textures pour des modèles 3D…
Retrouvez l’intégralité de l’entretien de François Grassard recueilli par Loïc Gagnant dans la Lettre n°187.
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