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Rencontres Chercher / Créer – Édition 2025

Où en est l’état de la recherche en France sur la technique du cinéma et de l’audiovisuel ? Comment la recherche sur la technique pourrait-elle être développée, sous quels axes, avec quels outils ?
A l’occasion de la remise du prix de la meilleure recherche en technique du cinéma et de l’audiovisuel, tables rondes et conférences viendront éclairer comment le milieu de la recherche travaille lorsqu’il collabore avec les professionnel·les du cinéma et de l’audiovisuel, et quelle implication ces travaux peuvent avoir pour les technicien·nes du cinéma.
Programme et inscriptions obligatoires ci-dessous.
12 juin 2025
Lieu
La CST
9 rue Baudoin
75013 Paris
Accès
Ligne 5 (Campo-Formio)
Ligne 6 (Chevaleret)
Ligne 14 (Bibliothèque François Mitterrand) – Sortie 1
RER C (Bibliothèque François Mitterrand) – Sortie 1
Programme
14h45 – Accueil/café
15h00 – Comment la recherche questionne le métier de Directeur.ice de la photographie ?
16h00 – Chantier pour une histoire transnationale des écoles de cinéma
16h30 – Ces invisibles qui font le cinéma
17h00 – Quand le chercheur rencontre le créateur
18h00 – Remise du prix de la meilleure recherche en technique du cinéma et de l’audiovisuel 2025
18h30 – Fin de l’événement
Programme détaillé
Table ronde : Comment la recherche questionne le métier de Directeur·ice de la photographie ?
Le métier de directeur·ice de la photographie s’est continuellement transformé au fil des évolutions techniques et esthétiques : du muet au sonore, de l’argentique au numérique, des formats standards aux captations immersives. Ces transformations reconfigurent les pratiques et les formations, notamment face à l’émergence de l’intelligence artificielle générative. Si l’intégration de ces nouvelles technologies dans les cursus demeure encore incomplète, l’expérimentation et l’analyse croisée des pratiques passées et contemporaines constituent des leviers fondamentaux pour leur compréhension et leur appropriation. La recherche croisant les savoirs hérités et les expérimentations contemporaines permet de mieux accompagner les évolutions du métier. Ainsi, concevoir le « look » de l’image, expérimenter des techniques de captation en conditions extrêmes (sous l’eau), penser le regain d’intérêt pour le cinéma analogique ou encore mobiliser les tests en pellicule pour filmer le ciel en numérique sont autant d’axes où la recherche contribue à repenser les compétences du métier à l’aune des nouvelles technologies.
Modérée par Giusy Pisano, Professeure des Universités à l’ENS Louis-Lumière et chercheuse à l’IRCAV Sorbonne Nouvelle Paris 3.
Avec la présence des étudiants ENS Louis-Lumière (Master cinéma, promotion 2024) venus présenter leurs travaux :
- Raphaël Jaafari : Façonner l’image digitale. L’élaboration de looks a l’heure des outils d’étalonnage numérique
- Pierre Brunon : La prise de vue sous-marine au cinéma
- Elisa Thomas : Fragments de l’infini. Filmer le ciel : enjeux techniques, narratifs et esthétiques
- Raphaël Martin-Dumazer : Fin du cinéma argentique ? Histoires, témoignages et prospectives
Présentation – Chantier pour une histoire transnationale des écoles de cinéma
Comment devient-on un professionnel du cinéma ? Comment entre-t-on dans la carrière cinématographique ? Longtemps la question de la formation aux métiers du cinéma dans la trajectoire des professionnels a été tue, comme si les savoir-faire liés à ce domaine devaient être lié à un don et non à un apprentissage. De fait, les historiens du cinéma ont largement ignoré dans leurs travaux la question des formations aux métiers du cinéma qu’ils soient techniques ou artistiques. Depuis quelques années, un groupe de chercheuses de différentes institutions ont réuni dans le cadre de différents projets des enseignants, des anciens étudiants et ont dépouillé de nombreux fonds d’archives de plusieurs institutions pour tenter de mettre à jour ce qui se joue dans les écoles de cinéma en termes de transmission, d’apprentissage, de sociabilités amicales et professionnelles.
Par Gabrielle Chomentowski, chargée de recherche CNRS au Centre d’histoire sociale des mondes contemporains (CHS). Ses travaux portent sur l’objet cinématographique dans ses dimensions sociales et culturelles. Elle travaille plus spécifiquement sur l’histoire des mobilités étudiantes dans les écoles de cinéma au xxe siècle.
Présentation – Ces invisibles qui font le cinéma
Ces invisibles qui font le cinéma est une histoire, qui part de la grande entreprise de cinéma dans la France des années 1900, pour revenir sur l’émergence d’une profession du cinéma dans les années 1930-1940, avant que l’activité de faire des films et des séries ne se structure au niveau de la branche professionnelle dans une période plus contemporaine. C’est aussi une sociologie qui analyse les efforts collectifs des techniciennes et techniciens de tous métiers (image, son, décor, costume, régie, montage, mixage, etc.) pour réduire une double incertitude, qui pèse en permanence sur leur activité : sur la qualité des produits et sur l’emploi futur. C’est enfin une esthétique, qui s’intéresse aux relations entre les styles filmiques et les formes de la division du travail en cinéma et en audiovisuel.
Par Samuel Zarka, sociologue, enseignant-chercheur à l’université Sorbonne Paris Nord au sein du Laboratoire de Sciences de l’information et de la communication. Auteur d’Art contemporain : le concept (Puf, 2010), ses recherches portent depuis dix ans sur le travail cinématographique et audiovisuel, comme en témoignent ses nombreux articles pour les revues Biens symboliques, Genèses ou Le Mouvement social.
Table ronde : Quand le chercheur rencontre le créateur
Si les recherches sur les techniques et les métiers du cinéma se déploient en France depuis plusieurs années, elles restent un champ encore en construction. Du mémoire de master au travail de thèse, comment aborder ces sujets, avec quelles tensions, mais aussi quels apports ? Quelles archives consulter, alors que de nombreux outils et objets des coulisses des films sont voués à disparaître à la fin des projets ? Quel-les professionnel-les rencontrer, avec quelles temporalités, quels contacts ? Cette table ronde partira d’études de cas très différents, pour comprendre le nécessaire échange qui se tisse entre le monde de la recherche et celui de la création cinématographique, et tout l’intérêt qui découle de cette rencontre particulière.
Modérée par Réjane Hamus-Vallée, professeure au sein de l’Université d’Evry Paris Saclay, Centre Pierre Naville, où elle dirige le Master « Image et société : documentaire et sciences sociales »
Avec la présence des étudiants venus présenter leurs travaux :
- Alexia de Mari : La caméra, une histoire d’adaptation – Étude du processus de création des appareils de prise de vue 16 et Super 16 mm à travers le cas de l’entreprise Aaton
- Myriam Fouillet : Le processus de création des costumes pour le cinéma français : 1945-1959
- Thibaud Carcy : Caractériser l’immersion sonore cinématographique : application au cas des ambiances multicanales
- Orphée Gavoille : Du mouvement sur la peau : costumes et accessoires vestimentaires dans le cinéma d’animation en volume états-unien et britannique depuis le début des années 1990.
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