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Quand le cinéma se réinvente : salle ŌMA
Nous sommes fin août 2023, dans la commune de Mougins, sur les hauteurs de Cannes. On domine la baie où les derniers vacanciers vont quitter soleil, plages et glaciers sans se douter qu’à l’hiver prochain, ils retrouveront, dans le nouvel aménagement du quartier de Tournamy, une salle de cinéma tout à fait exceptionnelle. D’un genre futuriste avec tout le confort d’une salle moderne et qui, pourtant, emprunte aux anciens théâtres le principe des loges princières. La salle Ōma, qui doit son nom à la contraction entre home – maison en anglais – et cinéma, a convaincu l’exploitant du groupe CineWest, Daniel Taillandier. Ce prémium, unique en son genre, révolutionne l’architecture de la salle de cinéma. Le projet Ōma de Mougins prouve une fois de plus que le cinéma est un art en perpétuelle renouvellement. Une industrie qui se réinvente constamment et qui, souhaitons-le, a de l’avenir !
Le concept de la salle Ōma est né du désir de l’architecte Pierre Chican de rompre avec les pratiques cinématographiques héritées des années 50 et de proposer aux spectateurs une expérience, une mise en situation, tout à fait nouvelle. L’agence de Pierre Chican construit et rénove des cinémas depuis plusieurs années et les premiers plans de ce qui deviendra la salle Ōma, naissent lors du concours lancé pour rouvrir La Géode, lieu emblématique du cinéma grand format et situé à côté de la Cité des Sciences à Paris. Les contraintes liées à ce site ont poussé Pierre Chican à innover ; la salle ne s’étend plus uniquement sur un plan horizontal mais sur un plan vertical. La place du spectateur et son rapport à l’écran se trouvent radicalement changés. L’architecte profite de la hauteur de l’image pour mieux répartir les spectateurs au centre du spectacle. Il remporte le concours, mais la crise Covid anéantit les ambitions du projet. « On était convaincus d’avoir un vrai concept, ajoute son collaborateur Antoine Proust, et partant de la Géode, Pierre a continué à travailler et il est arrivé au plan actuel ».
Daniel Taillandier est le premier exploitant au monde à faire le pari de la salle Ōma. L’homme, qui exploite désormais dix multiplexes (71 écrans) sur la France entière, a rencontré Pierre Chican pour la première fois, il y a quatre ou cinq ans. « C’était au moment du rachat de Ciné Alpes et autour du projet de Brignoles », nous explique-t-il. À ce moment-là, le groupe CineWest fait l’acquisition du cinéma La Strada de Mouans-Sartoux et décide de le rénover entièrement. « Sauf que, ce cinq écrans est un peu petit vis-à-vis des autres salles du groupe », juge Daniel Tallandier. Il ne voit aucune possibilité d’agrandissement mais s’intéresse à un projet de construction d’un trois salles dans la ville voisine de Mougins. L’idée de gérer huit salles sur deux sites comme on gère un seul complexe fait son chemin et en étudiant le marché, Daniel Taillandier arrive à la conclusion que ce cinéma de Mougins, s’adressant à un public de CSP+ travaillant dans les entreprises innovantes du Sophia-Antipolis, doit s’aventurer sur le terrain de la salle prémium. « Encore plus dans cette période d’après Covid, poursuit-il, il faut savoir chercher non pas le deuxième mais le troisième ou le quatrième souffle d’un cinéma qui doit perpétuellement se réinventer ou prendre le risque de s’essouffler. » L’offre est déjà pléthorique dans le coin, entre le Cineum de Cannes-la-Bocca et le CGR de Cagnes-sur-Mer où l’on trouve une salle ICE, une salle Imax, une salle ScreenX, de l’Atmos et du DTS:X. L’ensemble des offres prémium existantes sont présentes sur le secteur et c’est ainsi que Daniel Taillandier, séduit par les plans de Pierre Chican, décide la grande aventure. « J’ai été conquis par le projet qui recrée un théâtre opéra avec balcon, insiste-t-il. C’est à la fois traditionnel et moderne. Il y a tout le confort possible et une disposition idéale pour une projection de qualité. » …
Retrouvez l’intégralité de l’article écrit par Mathieu Guetta (CST) dans la Lettre n°185.
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