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L’IA générative (GenAI) dans les studios d’animation/VFX ?

Nov 27, 2023

© Marvel Studios – Invasion

Les IA génératives, ou « GenAI », sont dans toutes les bouches ; sont-elles aussi dans tous les studios, en particulier ceux qui sont intrinsèquement à la pointe de la technologie, les studios d’animation 3D et d’effets spéciaux numériques ?

En préambule, il est important de noter que, vu la jeunesse du domaine, son évolution extrêmement rapide, voire brutale, et l’adaptation juridique planétaire en cours, cet article est un cliché du moment et sera peut-être rapidement obsolète (c’est d’ailleurs un des soucis du domaine, ne serait-ce que pour le suivre, et même chez les spécialistes qui peuvent souffrir de « AI-News burn-out »…) Il représente l’opinion que s’en fait l’auteur en ayant participé à la plupart des événements cités plus haut, quelques fois en tant que panéliste.

Des IA toujours génératives ?

L’article de la précédente lettre montrait en quoi, parmi tous les algorithmes d’IA et de Machine Learning les GenAI étaient dites génératives car, à l’inverse des outils à catégoriser/discriminer comme d’autres IA, elles permettaient de créer de nouvelles données et rentraient donc directement en compétition avec des postes créatifs.

Or, l’usage professionnel de tout outil, implique la responsabilité de son utilisateur à la fois sur la légalité et l’éthique de son travail mais aussi sur ses résultats, en anticipant entre autres les demandes futures de modification, autrement dit avec de très hauts et fins niveaux de contrôle du procédé. J’ai l’habitude de dire qu’un professionnel de l’image doit être garant des choix faits pour chaque pixel de chaque frame.

Il est donc certes impressionnant de voir des outils de GenAI produire des images ou textes complexes et esthétiques, mais tant que les fonctionnalités de contrôle fin ne sont pas à la hauteur des besoins des équipes (avec des critères humains et pas purement algorithmiques ou, plus arbitrairement encore, au petit bonheur des « boîtes noires » de certains algorithmes !), il demeure difficile d’implémenter techniquement de la GenAI dans nos studios.

Cela étant dit, notons que beaucoup des outils génératifs les plus connus viennent avec des moyens de contrôler le résultat « créatif », souvent avec des entrées textuelles, les fameux prompts. En mettant pour le moment de côté les problématiques légales et éthiques, la contrôlabilité du résultat par ces prompts peut être suffisante et productive tant qu’on reste dans le domaine du texte (analyse et génération de code par exemple), mais peinent à suffire sur de l’image ou du son, et les interfaces proposées, issues de leur manière de fonctionner, sont loin des standards ergonomiques de l’industrie actuelle !

C’est un des grands défis que les GenAI graphiques ont à relever pour être à la hauteur de nos exigences et elles en prennent le chemin de deux manières …

Dans cette deuxième partie de l’étude sur l’IA, retrouvez :

Défis techniques, légaux et éthiques

  • Un arrière-plan juridique comme un champ de mines…
  • Des limitations techniques et financières

Et les métiers dans tout ça ?

  • Les analyses
  • Réaction des acteurs

Conclusion : les GenAI limitées par les GenAI ?

Retrouvez l’intégralité de l’article écrit par Quentin Auger (Co-fondateur et Head of Innovation de Dada ! Animation), dans la Lettre n°185.

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