En 2010 Ecoprod lançait le Carbon’Clap, le premier calculateur carbone pour le secteur audiovisuel français. Début 2023 sera présentée la nouvelle version de l’outil, entièrement remodelé et mis à jour en vue des nouvelles obligations annoncées par le CNC. Le 5 octobre dernier, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a annoncé « la mise en place d’une “éco-conditionnalité” de ses soutiens à la fourniture de bilans carbone des œuvres ». Alissa Aubenque, directrice des opérations chez Ecoprod a accepté de répondre à quelques questions sur l’évolution du Carbon’Clap.

Pourquoi une refonte ?

Le Carbon’Clap existe depuis 2010 ; il est l’outil de calcul carbone le plus utilisé en France dans le secteur audiovisuel avec plus de 2 500 bilans enregistrés. L’annonce de conditionner les aides du CNC à la transmission d’un bilan carbone laisse présager une augmentation significative des utilisateurs dès 2023.

Le secteur demande un outil performant, ergonomique et gratuit qui soit adapté à la réalité du terrain. L’objectif ? Rendre compte, pour chaque type de production, de l’impact carbone de la production et identifier les différents postes d’émission pour savoir sur quels aspects se concentrer pour réduire l’impact carbone d’une œuvre. Le Carbon’Clap permet de faire une évaluation carbone prévisionnelle et une évaluation carbone définitive, au stade du devis final de production pour tous les formats en prise de vue réelle de la prépa à la postproduction.

Qu’est-ce qui change concrètement ?

La logique de l’outil reste la même : le Carbon’Clap suit un devis de production et demande aux utilisateurs de renseigner des données collectées tout au long de la production : des données physiques tels que les kilomètres parcourus ou le nombre de repas ou des données monétaires comme le budget d’achat, de confection ou de location de costumes ou le coût du matériel technique. Le Carbon’Clap convertit ensuite ces données en équivalent carbone.

Le principal objectif de la refonte était de simplifier l’usage pour les utilisateurs : la refonte du Carbon’Clap a été menée avec les adhérents de l’association, qui ont participé à des séances de co-design et pu tester l’outil sur le terrain dès l’été 2022. Cela nous a permis de repenser l’outil pour faciliter la récolte des données : les formulaires de saisie ont été remodelés, un bandeau d’aide guide l’utilisateur tout au long du remplissage, possibilité de remplir le Carbon’Clap à plusieurs avec une fonctionnalité de collaboration…

Il était également essentiel de mettre à jour la méthodologie de calcul afin de renforcer la précision du Carbon’Clap. Celui-ci repose sur des facteurs d’émission de l’Ademe, des données de l’Insee, ou encore des études et modélisations menées par Workflowers, qui opèrent sa refonte.

Nous avons également amélioré les fonctionnalités statistiques du Carbon’Clap : les utilisateurs ont désormais accès à un tableau de bord qui leur permet de comparer leurs projets entre eux, d’agréger leurs données et de générer ainsi des statistiques qui permettent de mieux comprendre l’impact global du secteur. L’outil a aussi été rendu plus modulaire, pour nous permettre de l’optimiser au fur et à mesure des retours utilisateurs et des évolutions réglementaires. Nous avons également développé un module de formation sur deux jours pour s’initier au calcul carbone et prendre en main l’outil.

Vous travaillez avec AnimFrance, pouvez-vous nous en dire plus ?

Le Carbon’Clap est optimisé pour les productions en prise de vue réelle, or il est essentiel de pouvoir également estimer l’impact carbone de films et séries d’animation…

Retrouvez l’intégralité de l’entretien de Pervenche Beurier dans le hors-série spécial éco-production de la Lettre.